Un anesthésiste espagnol met en garde contre le port de sous-vêtements la nuit via une vidéo TikTok. Selon lui, cette habitude pourrait nuire à la santé reproductive masculine et favoriser certaines infections chez les femmes. Mais tous les médecins ne partagent pas cet avis.


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Les Risques Spécifiques Liés Au Port De Sous-Vêtements Nocturnes

Cette habitude si commune de garder ses sous-vêtements sous le pyjama pourrait avoir des conséquences que nous n’imaginons pas toujours. Selon le Dr David Callejo, anesthésiste basé en Espagne, cette pratique nocturne présente des risques différents selon le sexe, mais tous liés à un même principe : la perturbation de l’équilibre naturel de nos zones intimes.

Pour comprendre ces mécanismes, il faut d’abord s’intéresser à la physiologie masculine. Les recherches médicales nous enseignent que « les testicules doivent être environ deux degrés en dessous de la température corporelle pour fonctionner correctement », explique le Dr Callejo. Cette différence de température n’est pas anodine : elle conditionne directement la santé reproductive. Le port de sous-vêtements serrés pendant la nuit peut augmenter la température de cette zone sensible, perturbant ainsi les processus biologiques naturels.

Chez les femmes, la problématique diffère mais reste tout aussi importante. L’expert met en garde contre l’augmentation de l’humidité et des frottements dans la zone intime causée par le port nocturne de sous-vêtements. Cette situation crée un environnement propice au développement de certaines infections comme la candidose ou la vaginose bactérienne, en déséquilibrant la flore vaginale naturelle.

Cette approche scientifique révèle ainsi des enjeux de santé méconnus, ouvrant la réflexion sur nos habitudes les plus intimes.


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Des Conséquences Différentes Selon Le Sexe

Ces mécanismes physiologiques que nous venons d’explorer se manifestent de manière distincte chez les hommes et les femmes, révélant des enjeux de santé spécifiques à chaque sexe.

Concernant la santé masculine, la thermorégulation représente l’enjeu principal. Cette recherche d’un environnement plus frais pour les testicules s’explique par des besoins biologiques précis. « Dormir sans slip permet de garder les testicules éloignés du corps, au frais et à pleine capacité », précise le Dr Callejo. Cette distance naturelle favorise le maintien d’une température optimale, condition nécessaire au bon fonctionnement de la spermatogenèse et, plus largement, de la santé reproductive masculine.

Pour les femmes, les enjeux se concentrent davantage sur la prévention des déséquilibres microbiens. Le Dr Callejo recommande à la gent féminine de dormir sans culotte afin de réduire l’humidité et les frottements dans la zone intime. Cette approche vise à prévenir l’apparition de candidoses ou de vaginoses bactériennes, infections courantes mais évitables. « L’objectif est de permettre au corps de respirer », souligne l’anesthésiste, mettant l’accent sur l’importance de la ventilation naturelle.

Cette différenciation physiologique révèle combien nos besoins nocturnes varient selon notre anatomie, invitant chacun à adapter ses habitudes à sa physiologie spécifique.


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Le Débat Au Sein De La Communauté Médicale

Cette approche personnalisée soulève toutefois des questions au sein de la profession médicale, où les avis divergent sur la nécessité d’établir une recommandation universelle.

La Dre Sherry Ross, gynécologue reconnue, adopte une position plus nuancée. Pour elle, « il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse à la question de savoir si l’on décide de dormir avec ou sans sous-vêtements ». Cette approche pragmatique met l’accent sur le confort personnel et les préférences individuelles plutôt que sur des directives strictes.

Cette divergence d’opinions reflète la complexité des situations individuelles. Les femmes présentant des pertes vaginales naturelles, par exemple, peuvent légitimement préférer conserver une protection nocturne. De même, certains hommes se sentent plus à l’aise avec un sous-vêtement, indépendamment des considérations thermiques.

Le Dr Joshua Zeichner, dermatologue à l’hôpital Mount Sinai de New York, apporte une perspective complémentaire en soulignant que « dormir avec des sous-vêtements souillés peut contribuer à des irritations cutanées, voire à des infections ». Son approche se concentre moins sur le port ou non de sous-vêtements que sur l’hygiène générale.

Cette diversité d’approches médicales suggère qu’au-delà des considérations physiologiques, d’autres facteurs entrent en jeu dans nos choix nocturnes.


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Les Bonnes Pratiques Pour Une Hygiène Nocturne Optimale

Face à ces différents points de vue, une approche consensuelle émerge : quelle que soit votre décision, l’essentiel réside dans l’application de bonnes pratiques d’hygiène nocturne.

Le Dr Joshua Zeichner apporte un éclairage crucial sur ce point. Selon ce dermatologue, le problème ne vient pas tant du port de sous-vêtements que de leur état de propreté. « Dormir avec des sous-vêtements souillés peut contribuer à des irritations cutanées, voire à des infections », précise-t-il. Cette observation souligne l’importance de changer quotidiennement de lingerie, particulièrement avant le coucher.

L’hygiène de la literie constitue un autre pilier fondamental souvent négligé. Dormir dans des draps propres permet de réduire significativement les risques d’irritations et d’infections, indépendamment du choix vestimentaire nocturne. Cette mesure simple mais efficace crée un environnement sain pour la peau et les zones intimes.

Pour ceux qui optent pour le port de sous-vêtements, privilégiez des matières respirantes comme le coton, qui favorisent l’évacuation de l’humidité. À l’inverse, les matières synthétiques peuvent accentuer la rétention de chaleur et d’humidité.

Cette approche pragmatique rappelle que « l’important est de le faire avec bon sens », comme le soulignent les professionnels interrogés. L’objectif demeure le même : préserver l’équilibre naturel de notre organisme pendant ces précieuses heures de récupération.